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Le cancer du sein, une maladie professionnelle ?

En résumé

Le cancer du sein est la première cause de mortalité chez la femme, avec une incidence qui ne cesse d’augmenter. A ce jour, il ne figure pas au tableau des maladies professionnelles, mais des études ont démontré que le travail de nuit était un facteur de risque du cancer du sein. L’employeur, tenu d’une obligation de sécurité, doit prendre toutes les mesures qui s’imposent pour limiter ce facteur de pénibilité. L’origine professionnelle d’un cancer du sein chez une travailleuse de nuit pourrait en effet être reconnu comme maladie professionnelle, en fonction de ses conditions de travail. 

Le cancer du sein en chiffres…

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France et représente la première cause de décès par cancer chez la femme, en dépit d’une mortalité en diminution.

D’après les dernières données de Santé Publique France, entre 1990 et 2018, les décès sont passés de 20,2 décès par cancer du sein pour 100 000 femmes à 14,0, soit une baisse de 1,3 % par an en moyenne. Toutefois, son taux d’incidence ne cesse d’augmenter. Sur la même période, l’incidence est passée de 72,8 nouveaux cas de cancer du sein pour 100 000 femmes à 99,9, soit une hausse de 1,1 % par an en moyenne.

Des facteurs de risques nombreux, dont le travail de nuit

Outre le facteur de risque génétique, le cancer du sein connait de nombreux facteur de risques, parmi lesquels figurent le tabac, l’alcool, mais aussi les modes de vie.

Dans le cadre professionnel, le travail de nuit, par la perturbation circadienne dont il est à l’origine, est un facteur de risque du cancer du sein. Chez les travailleuses de nuit, certaines études ont en effet démontré que « l’exposition à la lumière artificielle la nuit altère la fonction de la glande pinéale » ou épiphyse (glande située au niveau du cerveau) qui sécrète la mélatonine. La sécrétion de mélatonine est diminuée voire inhibée par l’exposition de la lumière artificielle, ce qui pourrait favoriser la survenue ou la progression d’un cancer du sein. De nombreuses salariées sont concernées : les infirmières, les sages femmes, les opératrices télésurveillance, etc. dont l’activité nécessite un travail continu.

Le rôle de l’employeur

L’employeur, tenu d’une obligation de sécurité, doit bien évidemment mettre en œuvre les moyens généraux de prévention. Il peut par exemple adapter les plannings pour réduire la fréquence d’exposition. Tout dépend de l’entreprise et du secteur d’activité concernés. Au-delà, l’employeur a certaines obligations préventives en matière de tabac et d’alcool.

L’employeur doit aussi assurer l’effectivité du suivi médical des travailleuses de nuit, dont la périodicité des examens ne peut excéder 3 ans.

Enfin, le travail de nuit est considéré comme un facteur de pénibilité. La pénibilité se caractérise par une exposition au-delà de certains seuils et à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels. Cette exposition peut laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé. Elle ouvre droit à l’acquisition de points sur le compte professionnel de prévention. Les obligations de l’employeur en la matière dépendent de son effectif.

Le cancer du sein, une maladie professionnelle ?

Le cancer du sein ne figure pas au tableau des maladies professionnelles. Toutefois, on peut parfaitement imaginer qu’une travailleuse de nuit, notamment dans l’hypothèse où elle ne présente pas de facteur de risque associé, sollicite la reconnaissance de son cancer du sein en maladie professionnelle auprès du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles, qui étudiera l’éventuel lien de causalité entre sa maladie et ses conditions de travail.

Sources : IRNS, Légifrance

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